13/3/2024
 DANS 
TECH

Les entreprises face aux défis de l'IA

Étude diffusée en mars 2024

Les dirigeants d’entreprises face aux défis de l’intelligence artificielle

Dans un monde où l’intelligence artificielle se déploie à grande vitesse, les entreprises sont aujourd’hui confrontées à des défis cruciaux.

Afin de mesurer leur perception de ce phénomène et ses conséquences sur leurs organisations, l’agence spécialisée en data FLASHS et la société d’hébergement web Hostinger.fr ont confié à l’institut Selvitys le soin d’interroger début mars plus de 1 000 dirigeants et managers français d’entreprises de toutes tailles.

Nombreux à avoir déjà intégré l’IA dans leurs process, ces derniers naviguent entre les opportunités qu’elle procure – efficacité opérationnelle, réduction des coûts… - et les contraintes qu’elle impose en termes de formation, d’emploi ou encore de sécurisation des données.

Une utilisation massive de l’IA générative

Les dirigeants et managers consultés lors de cette enquête affichent une bonne connaissance de l’intelligence artificielle : 76% disent être plus ou moins familiers avec cette technologie. Plus du quart d’entre eux (27%) affichent un niveau avancé ou expert, les jeunes (40% des 18-24 ans) plus que les seniors (12% des 55-64 ans).

Plus de 8 sur 10 (83%) ont déjà utilisé des IA génératives telles que ChatGPT, Claude, Copilot ou Bard dans le cadre professionnel, et près de quatre sur 10 (38%) s’en servent toutes les semaines ou tous les jours. Une pratique largement plus répandue dans les PME (90%) que dans les TPE (69%). Par ailleurs, 53% des répondants se sont formés à l’intelligence artificielle, soit grâce à des formations certifiées (56%), soit plus encore en suivant des tutoriels en ligne (79%).

Un usage de l’intelligence artificielle bien moindre dans les TPE

Ils sont plus de six sur dix (61%) à dire que leur entreprise utilise aujourd’hui ‘l’intelligence artificielle. Là encore, les TPE sont à la traîne avec 35% qui en font l’usage contre 76% dans les grandes entreprises et 67% dans les PME. Parmi les raisons d’utiliser l’IA vient en tête l’analyse de données et les prédictions (47%), suivies du service client, avec les chatbots notamment (44%), le marketing et la personnalisation de l’expérience client (37%) complétant le podium.

Un impact conséquent sur l’emploi

Les trois quarts (73%) des dirigeants et managers indiquent que l’arrivée de l’intelligence artificielle a entraîné des répercussions sur l’emploi dans leur entreprise. 9% précisent que des postes ont été supprimés sans que de nouveaux soient créés, un taux qui monte à 24% pour celles et ceux travaillant dans des TPE.

Si dans 37% des cas, la suppression de postes due à l’IA a été accompagnée par la création de nouveaux emplois, plus du quart (27%) des répondants font état de créations nettes. Enfin, un quart également (26%) précise qu’aucun effet sur l’emploi n’a été enregistré.

Des avantages et des inconvénients

Pour 57% des dirigeants et managers, l’un des principaux avantages à l’utilisation de l’intelligence artificielle réside dans sa capacité à améliorer l’efficacité opérationnelle et la productivité de leurs entreprises. La réduction des coûts, citée par 48% d’entre eux, et l’amélioration de l’expérience client, mentionnée par 46%, sont dans le trio de tête des bénéfices reconnus à l’IA, devant l’innovation en matière de produits et services (34%) et l’avantage face à la concurrence (21%).

En revanche, les personnes interrogées sont dans le même temps confrontées à divers inconvénients. C’est notamment le cas du manque de compétence et d’expertise en interne (48% le disent), des problèmes de sécurité et de confidentialité des données (36%) ou encore de la résistance des salariés au changement, identifiée par le tiers du panel (33%).

Valoriser les compétences des plus jeunes

Afin de répondre au besoin croissant de compétences dans ce secteur technologique qui évolue extrêmement rapidement, 75% des dirigeants et managers plébiscitent le recrutement de jeunes déjà familiarisés avec l’IA et, dans des proportions similaires, 73% penchent pour le mentorat inversé. Cette pratique, qui consiste à valoriser les savoirs de plus jeunes pour faire monter en compétences les salariés plus âgés, recèle aux yeux des répondants plusieurs vertus.

Ils sont ainsi 76% à estimer que le mentorat inversé aide les générations à mieux communiquer et 71% à penser qu’il créé une culture d’entreprise intergénérationnelle solide. Toutefois, près de la moitié (48%) pointent le risque d’une remise en cause du leadership des collaborateurs plus âgés, un avis partagé tant par les plus jeunes (44% des 18-24 ans et 54% des 25-34 ans) que par les salariés seniors (47% des 45-54 ans et 42% des 55-64 ans).