10/6/2025
 DANS 
ÉCONOMIE

Les Français et le coût du mariage

Enquête diffusée en juin 2025

Les Français et le coût du mariage

Si le mariage demeure pour une majorité de Français une preuve d’amour, il est aussi perçu à travers le prisme de ses implications financières. Entre le coût parfois élevé de la cérémonie et la gestion des biens via un contrat de mariage, les aspects matériels occupent une place importante dans les réflexions des futurs époux.

Pour mieux cerner ces perceptions, Ymanci a mandaté l’institut Flashs afin d’interroger 2 000 personnes, dont plus de la moitié sont ou ont été mariées. L’enquête explore leur vision du budget nuptial, du recours à un emprunt, de l’éventuel regret des dépenses engagées, ainsi que leur rapport aux contrats de mariage, plutôt bien acceptés par la majorité des répondants, mais jugés peu romantiques par les plus jeunes.

L’amour d’abord

Se marier, c’est pour une majorité de Français attester de son amour.

64 % des Français considèrent que le mariage est avant tout une preuve d’engagement amoureux ;

Pour 15 %, c’est juste une formalité juridique ou administrative et pour 14 %, une tradition culturelle ou religieuse.

Se marier selon ses moyens

Face au coût du mariage, les Français estiment qu’il faut faire selon ses moyens plutôt que s’endetter.

45 % des Français estiment que le coût raisonnable d’un mariage se situe entre 5 000 et 10 000 euros, tandis que 29 % trouvent normal de dépenser entre 10 000 et 20 000 euros pour l’occasion ;

Si 15 % jugent qu’un budget inférieur à 5 000 euros est raisonnable, 6 % pensent qu’il convient d’y consacrer plus de 20 000 euros.

Plus de 6 Français sur 10 (62 %) considèrent qu’il n’est pas acceptable de contracter un crédit pour financer son mariage ;

33% trouvent au contraire un tel emprunt justifié s’il permet de vivre le mariage de ses rêves.

Dépenser la juste somme

La majorité des mariés ont financé leur union sur leurs économies personnelles, avec un soutien familial plus fréquent chez les générations plus âgées. Le coût constitue un frein non négligeable au mariage, bien que la plupart des mariés estiment avoir dépensé le bon montant.

Près des deux tiers (63%) des personnes mariées ou l’ayant été ont principalement assumé le coût de leur union en puisant dans leurs économies personnelles ;

33% ont pour leur part bénéficié d’un soutien majeur de leur famille, tandis que seuls 3% ont eu recours à un crédit.

22% des moins de 35 ans ont principalement payé leur mariage grâce au soutien familial contre 41% chez les plus de 65 ans ;

Une personne mariée ou l’ayant été sur cinq (20%) considère avec le recul qu’elle aurait dû consacrer moins d’argent à son mariage contre 10% qui estiment qu’elles auraient dû en dépenser plus ;

Mais 60% des répondants n’ont pas de regrets et pensent qu’ils ont dépensé la bonne somme ;

Le coût du mariage est la deuxième raison qui dissuaderait les personnes actuellement non mariées de (re)convoler : 30% d’entre elles l’invoquent. La perspective de divorcer arrive en tête des obstacles, citée par 37% des répondants concernés.

Contrat de mariage : une formalité minoritaire mais bien perçue

Davantage perçu comme une protection mutuelle que comme une preuve de défiance, le contrat de mariage ne suscite pas de rejet particulier chez les Français, quand bien même les jeunes sont plus nombreux que les autres à estimer qu’il porte atteinte au romantisme de l’union.

Plus du quart des personnes mariées ou l’ayant été (27%) ont signé un contrat de mariage ;

Cet engagement juridique est perçu par 51% des Français comme une manière de se protéger mutuellement et par 27% comme une garantie en cas de divorce ;

Une personne sur dix (10%) voit en ce contrat une preuve de méfiance et 7% une formalité inutile ;

Parmi les répondants n’ayant pas signé de contrat de mariage, 39% disent qu’ils réagiraient bien si leur partenaire souhaitait en établir un, et 35% que cela leur serait égal ;

15% affirment néanmoins qu’ils réagiraient mal à une telle demande ;

Dans leur majorité (60%), les Français ne considèrent pas que ce contrat nuit au romantisme du mariage ;

Parmi celles et ceux qui, au contraire, y voient une atteinte, les plus jeunes sont les plus nombreux : 44 % des moins de 35 ans sont de cet avis contre 26% chez les plus de 65 ans.

Enquête réalisée par FLASHS pour Ymanci du 13 au 14 mai 2025 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel de 2000 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus (dont 1 074 personnes mariées ou l’ayant été), représentatif de la population française.

Le point de vue de Léa Paolacci, chargée d'études FLASHS

Le mariage continue d’occuper une place centrale dans l’imaginaire sentimental des Français. Il demeure avant tout un symbole d’engagement amoureux, loin d’une simple démarche administrative. Mais cet idéal se confronte à une réalité bien concrète : le poids du budget.

Les Français ne renoncent pas à la fête, mais souhaitent la vivre selon leurs moyens. Cette volonté d’éviter l’endettement, d’assumer les dépenses grâce à leurs économies ou avec l’aide familiale, témoigne d’un rapport plus pragmatique à cet événement marquant.

Cette volonté de conjuguer émotion et lucidité se retrouve aussi dans le regard porté sur le contrat de mariage. Loin d’être rejeté, il est de plus en plus perçu comme une précaution mutuelle, marquant une forme de maturité plutôt qu’une défiance.

En somme, l’étude révèle une approche du mariage à la fois affective et rationnelle. Si l’engagement amoureux reste central, les considérations financières pèsent de manière significative dans les choix des Français : budget de la cérémonie, modes de financement, recours limité au crédit.

Le mariage apparaît ainsi comme un projet structuré, pensé en fonction des moyens de chacun et de leur réalité patrimoniale.”