Étude diffusée en avril 2025
Les Français, leur santé et l'intelligence artificielle
Avec l'émergence des outils d'intelligence artificielle générative comme ChatGPT, Google Gemini ou Claude, les Français ont découvert un nouveau champ de recherche pour nombre de leurs questions, y compris celles relatives à leurs questions de santé. Comme le montre l'étude confiée par la start-up Galeon à l'institut Flashs auprès de 2 000 personnes, un Français sur trois, tout particulièrement les plus jeunes, a déjà questionné l'IA dans ce domaine.
Cette évolution aussi rapide que spectaculaire soulève de nombreuses interrogations : la population accorde-t-elle sa confiance à ces technologies ? Quelle place souhaite-t-elle leur attribuer dans son parcours de soin ? Et jusqu’où est-elle prête à suivre les recommandations formulées par des IA comme ChatGPT ou Gemini ?
Les résultats de cette enquête exclusive montrent une opinion publique partagée entre enthousiasme et prudence. Si la curiosité pousse certains à tester les capacités de ces outils, d’autres expriment des craintes ou des réserves, notamment face à l’idée qu’ils puissent un jour remplacer les médecins. L’étude révèle aussi des écarts de perception selon l’âge ou le genre, mais une constante domine : pour la majorité, l’intelligence artificielle ne doit être qu’un appui technique, jamais un substitut à la relation humaine, considérée comme essentielle dans le domaine du soin.
IA en santé : une connaissance très genrée

64% des Français ont entendu parler de l’intelligence artificielle en matière de santé ;
Les hommes sont nettement plus nombreux que les femmes dans ce cas : 70% contre 58%.
Les plus jeunes interrogent massivement l’IA

43% des répondants font confiance aux réponses fournies par des IA génératives comme ChatGPT, Claude ou Google Gemini pour des questions de santé ;
34% ont déjà posé ce type de questions à une intelligence générative, une proportion qui monte à 68% chez les 18-24 ans et à seulement 10% chez les plus de 65 ans ;
Parmi celles et ceux qui ont déjà interrogé une IA générative à propos de leur santé, 60% ont suivi les recommandations, dont 17% sans en parler à un médecin ;
En revanche, 34% n’ont pas mis en pratique les conseils qui leur ont été fournis par l’IA.
L’utilité de l’IA en santé : diagnostics et traitements d’abord

48% des Français pensent que l’intelligence artificielle est utile pour le diagnostic des maladies ;
47% sont de cet avis pour la recherche et le développement de traitements ;
13% estiment que l’IA n’apporte pas de valeur ajoutée au secteur de la santé.
L’information au cœur des attentes

80% des Français estiment important d’être informés de l’utilisation de l’IA dans leur prise en charge.
49% des personnes interrogées trouvent rassurant que leur médecin s’appuie sur l’IA pour poser un diagnostic ou définir un traitement ;
En revanche, 34% jugent cette perspective inquiétante ;
Les femmes (41%) se montrent nettement plus inquiètes que les hommes (27%) ;
L’IA plus forte que les praticiens ?

Plus d’une personne sur dix (12%) pense que l’intelligence artificielle deviendra plus fiable que les médecins ;
41% des répondants sont d’accord avec cette affirmation, mais uniquement sur certains aspects très techniques ;
28% estiment au contraire que les médecins seront toujours supérieurs à l’IA grâce à leur expérience et leur intuition ;
10% considèrent pour leur part que l’IA est porteuse de trop de risques d’erreurs pour s’imposer.
Les craintes liées à l’intelligence artificielle en santé

En premier lieu, un Français sur trois (34%) craint que l’intelligence artificielle déshumanise la relation patient-médecin ;
28% redoutent les risques d’erreurs médicales ;
24% sont inquiets du manque de contrôle humain ;
Seuls 7% expriment des craintes pour la confidentialité des données.
L’IA a moins le droit à l’erreur
53% des personnes interrogées estiment qu’aucune erreur de diagnostic n’est acceptable ;
Les femmes (59%) se montrent plus intransigeantes que les hommes (46%) ;
20% des répondants acceptent plus facilement une telle erreur si elle vient d’un médecin contre 9% qui la tolèrent mieux si elle est commise par une IA ;
Un Français sur cinq (18%) pense pour sa part qu’une erreur est acceptable quelle qu’en soit l’origine.
Opération : une IA seule aux commandes ?

30% des Français se disent prêts à être opérés par une intelligence artificielle sans intervention humaine ;
Parmi eux, 8% le feraient sans hésitation et 22% à condition qu’il s’agisse d’une intervention peu complexe ;
40% souhaitent quoi qu’il en soit la présence d’un médecin, et 22% refusent de faire confiance à une IA pour mener une opération.
Enquête réalisée par FLASHS pour Galeon du 11 au 14 mars 2025 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel de 2 003 Français et Françaises âgés de 18 ans et plus, représentatif de la population française.