16/12/2025
 DANS 
ÉCONOMIE

Noël 2025 : entre tradition et pression financière

Enquête diffusée en décembre 2025

Noël 2025 : entre tradition et pression financière

À l’approche des fêtes, les études sur le budget de Noël se succèdent… et se ressemblent : dépenses resserrées, arbitrages financiers et recours croissant aux paiements flexibles. Mais derrière ce paysage désormais familier se cache une autre réalité : celle des stratégies déployées par les Français pour “tenir” Noël, préserver les traditions — et éviter de décevoir leurs proches.

Car financer les fêtes ne relève pas uniquement d’une enveloppe budgétaire. C’est aussi faire face aux attentes familiales, à la pression sociale du “beau cadeau”, à la peur de paraître radin ou d’offrir quelque chose jugé “pas assez cher”. Une mécanique discrète mais puissante qui pèse fortement sur les décisions financières.

C’est ce que révèle une enquête exclusive menée par FLASHS pour Ymanci, auprès de 2000 Français déclarant fêter Noël. Elle met en lumière les tensions qui structurent la période : manque de liquidités, méconnaissance du crédit, arbitrages affectifs et contraintes budgétaires qui dépassent parfois largement le mois de décembre.

Financer Noël… faute de liquidités

Cette année, plus de 4 Français sur 10 (41 %) prévoient de recourir à au moins une solution complémentaire pour financer leurs achats de Noël, faute de pouvoir s’appuyer uniquement sur leur compte courant.

Parmi eux, deux réflexes dominent, à parts égales :

  • 44 % puiseront dans leur épargne ;

  • 44 % paieront en plusieurs fois sans frais.

Mais au-delà de ces ajustements, près d’un tiers (32 %) s’appuieront sur une véritable forme de crédit :

  • 14 % en étant à découvert,

  • 12 % via un paiement échelonné,

  • 6 % via une réserve d’argent ou un crédit renouvelable.

Une fête perçue comme incontournable, qui continue ensuite de peser sur le budget bien au-delà du mois de décembre.

S’endetter… sans le savoir ? 

Ce recours au crédit s’accompagne d’une forte méconnaissance de ce qui en relève réellement.

68 % des Français commettent au moins une erreur lorsqu’ils doivent identifier des solutions de paiement parfois assimilées légalement à du crédit.

Parmi les confusions les plus marquées :

  • 73 % ignorent que le découvert autorisé est un crédit ;

  • 51 % ne reconnaissent pas que le paiement échelonné sur 6 à 12 mois en est un ;

  • À l’inverse, un quart pensent que le débit différé constitue un crédit, alors que ce n’est pas le cas.

Cette méconnaissance tend à banaliser des formes d’endettement qui ne sont pas toujours perçues comme telles.

Plaisir d’offrir… pression de paraître

Parmi les Français qui utiliseront une solution alternative pour financer leurs cadeaux, la motivation est loin d’être purement financière :

59 % le feront par peur de paraître “radins” ou de faire moins que les autres.

SLIDE 4

Ce rapport au regard d’autrui dépasse d’ailleurs largement ce groupe :

  • 59 % affirment avoir déjà craint qu’un cadeau paraisse “pas assez cher” ;

  • 71 % adaptent leur budget cadeau au niveau de générosité perçu chez la personne à qui ils offrent.

Symbole d’une sociabilité codée, où la valeur du cadeau devient autant un marqueur relationnel qu’un geste festif.

Les Français ouverts à des règles… mais pas tous

Face aux tensions qui entourent les dépenses de fin d’année, certains seraient prêts à instaurer des cadres collectifs :

  • 43 % aimeraient fixer un budget commun ;

  • 31 % préféreraient se concentrer uniquement sur les enfants.

Mais 26 % estiment que ces règles ne changeraient rien pour eux, attachés à la liberté (ou aux habitudes) qui structurent traditionnellement les fêtes.

Après Noël : l’heure des comptes

Une fois les fêtes passées, beaucoup cherchent à rééquilibrer leurs finances.

Près d’un Français sur deux (48 %) utiliserait l’argent reçu à Noël pour absorber ses dépenses plutôt que pour se faire plaisir :

  • 14 % pour compenser les achats effectués pour les autres,

  • 13 % pour couvrir les frais du quotidien,

  • 21 % pour épargner.

Et plus d’un Français sur cinq (21 %) déclare avoir déjà revendu un cadeau afin d’amortir le coût des fêtes — signe que les arbitrages se poursuivent bien après le réveillon.

Méthodologie

Enquête réalisée par FLASHS pour Ymanci du 19 au 21 novembre 2025 par questionnaire autoadministré en ligne auprès d’un panel de 2 000 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus, représentatif de la population française. L’échantillon se compose uniquement de personnes déclarant fêter généralement Noël.