2/2/2021
 DANS 
SANTÉ

Pratiques dépilatoires et injonctions liées à l’épilation

Enquête diffusée en janvier 2021

À l’occasion du challenge du "Januhairy" invitant les femmes à se laisser pousser les poils pour lever les tabous pesant sur la pilosité féminine, Flashs et la plate-forme consacrée à la santé sexuelle Charles.co ont demandé à l’Ifop d’interroger plus de 2 000 Françaises et Français sur leur rapport à l’épilation. 

Une réelle pression sur les corps féminins

Dans un contexte marqué par plusieurs tendances comme le "No Poo" (absence de shampoing), le "No Make-up" (absence de maquillage) ou le "No Bra" (absence de soutien-gorge) exprimant toutes le besoin de s’affranchir des normes de beauté féminine, cette enquête met en exergue un recul sans précédent des pratiques dépilatoires en France même si la pression à la dépilation pèse toujours beaucoup plus sur les corps féminins que masculins. Car si la proportion de femmes ayant décidé de ne plus s'épiler du tout a doublé en 8 ans, tout juste un homme sur cinq dit apprécier les pubis féminins avec tous leurs poils.

Les chiffres clés

  • 28% des femmes disent ne pas s’épiler du tout, un chiffre qui a doublé en 8 ans.
  • Seuls 21% hommes hétérosexuels apprécient les pubis féminins avec tous leurs poils.
  • 24% des femmes pratiquent l’épilation intégrale du maillot, notamment les plus jeunes (56% des moins de 25 ans).
  • 10% des hommes s’épilent les aisselles chaque semaine contre 45% des femmes.
  • 73% des Françaises considèrent que l’absence de pilosité est un critère de séduction

Le point de vue de François Kraus, directeur du pôle « Genre, sexualités et santé sexuelle » à l’Ifop

"Force est de constater que le combat culturel contre la « pilophobie » et ses fondamentaux sexistes se heurte à la prégnance de canons esthétiques d’autant plus grande que le poil reste un puissant marqueur de différenciation entre les sexes, un élément de la distinction entre féminité et masculinité. Dans une société où la transgression des stéréotypes de genre expose toujours à un risque de stigmatisation, le respect moins machinal de la norme du glabre féminin ne doit donc pas être réduit à un simple relâchement en contexte de confinement. Au contraire, comme pour d’autres « rituels beauté » boostés par le confinement (ex : “No Poo”, “No Make-up”, “No Bra”), il s’inscrit dans une tendance de fond à laquelle ne sont sans doute pas étrangers les divers appels au retour au naturel et la réappropriation corporelle. Car si les données semblent montrer que cette évolution est davantage dictée par des soucis de confort ou de santé que par des motivations féministes (rarement assumées en tant que telles), il est difficile pour nous de ne pas y voir la trace lointaine des changements de représentations du poil impulsé ces dernières années par les militants du body positivisme."

Sur le même thème, vous pouvez prendre connaissance des résultats de l'étude consacrée aux Français et la propreté et celle relative à l'hygiène des Français durant le confinement.

Cette campagne a fait l'objet de 55 reprises par les médias. Parmi ceux-ci :

20 Minutes

Doctissimo

Ouest-France

Le Parisien

RTBF

Le rapport complet de cette enquête est disponible sur le site de l’Ifop.