19/10/2022
 DANS 
ÉCONOMIE

Le rapport des Français au travail et au "quiet quitting"

Enquête diffusée en octobre 2022

À l'heure où l'on parle de plus en plus de grande démission et de "quiet quitting", au moment où plusieurs personnalités politiques comme Fabien Roussel, Sandrine Rousseau et François Ruffin ont récemment fait des déclarations sur la valeur travail, la gauche des allocations ou encore la paresse, l'agence Flashs et le site Les Makers ont sollicité l'IFOP pour mesurer l'engagement des Français vis-à-vis de leur milieu professionnel.

Le "quiet quitting" monte en puissance

Réalisée auprès un large échantillon de plus de 2 000 personnes, cette étude met en exergue dans sa première partie un net changement de l’approche qu’ont les Français de leur travail, évolution qui explique la montée en puissance du phénomène du « quiet quitting » qui consiste à s’en tenir exclusivement aux termes de son contrat de travail. Dans la deuxième partie de cette étude, l’IFOP a demandé aux Français de réagir aux propos tenus par les députés de la NUPES et de définir quelles sont les valeurs liées au travail qu’ils considèrent comme relevant de la droite ou de la gauche. S’ils désapprouvent Sandrine Rousseau lorsqu’elle affirme que le travail est d’abord une valeur de droite, ils sont en revanche majoritairement en phase avec la députée écoféministe quand elle évoque le droit à la paresse, à la transition des métiers et aux pauses.

Les chiffres clés de l'enquête

37% des Français concernés par le “quiet quitting”

45% font “juste ce qu’il faut” au travail

74% pensent que les jeunes générations travaillent moins qu’avant

58% des Français prêts à arrêter de travailler à revenu passif égal

73% identifient la réussite comme une valeur de droite

70% voient la paresse comme une valeur de gauche

Le point de vue de Gautier Jardon, chargé d'études à l’Ifop

"Si les Français ne veulent pas travailler à outrance pour des emplois qu’ils estiment de plus en plus pauvres en reconnaissance et en gratifications, ils n’apparaissent pour autant complaisants avec ceux qui vivraient plus des allocations que du fruit de leur travail. En effet, la position de Fabien Roussel sur le fait que « La gauche doit défendre le travail et ne pas être la gauche des allocations » est largement soutenue par l’opinion, y compris à la gauche de la gauche. A l’inverse, la position de Sandrine Rousseau, jugeant que « la valeur travail, c’est quand même une valeur de droite » reste minoritaire, signe que la population y voit toujours une valeur positive et consensuelle. De manière générale, on voit donc  que l’opinion soutient la tentative du communiste d’arracher ce totem à la droite, qu’il s’agisse de celle du chantre de « la France qui se lève tôt » (Nicolas Sarkozy) ou de celle qui estime que « l’assistanat est un cancer » (Laurent Wauquiez).Et cette tentative de Fabien Roussel n’est pas la première à gauche : le candidat Hollande de 2012 avait par exemple lui aussi analysé la nécessité de mener cette lutte de « propriété » de la valeur travail en assenant : « C’est une valeur de gauche, ne laissez pas la droite accaparer cette valeur ». Si l’avenir de la paresse est incertain, celui de la lutte pour la valeur travail semble garanti."

Dans cette même thématique du travail, vous pouvez consulter les résultats de l'enquête consacrée aux cadres et au télétravail et celle portant sur les Français et la reconversion professionnelle.

Le rapport détaillé de cette étude est disponible sur le site Les Makers

Cette campagne a fait l'objet de 62 reprises par les médias. Parmi ceux-ci :

Les Dernières Nouvelles d'Alsace

Elle

Konbini

La Croix

Culture RH

Photo : Andrea Piacquadio